Reportage
Il roule ! Et ils en sont fiers, ces trois collégiens de la Fontaine-Margot, à Brest ! Six mois qu’ils réalisent leur robot nettoyeur, de A à Z, y compris la carte électronique. C’est le dernier jour pour l’Epi « Sciences, technologie et société ». Mission accomplie.
- En éducation prioritaire, avec les epi les élèves apprennent en realisant des projets
Ah, les fameux EPI. Enseignements pratiques interdisciplinaires. L’un des aspects les plus innovants de la réforme. « Des nouvelles façons d’apprendre et de travailler les contenus des programmes »,selon l’Éducation nationale. Est-ce bien le cas ?
« On fait ! »
Depuis septembre, les EPI concernent tous les collégiens, sauf les 6e. À la Fontaine-Margot, c’est deux heures par semaine. Un temps pris sur les cours traditionnels. Ils entrent dans le cadre de huit sujets listés nationalement (ex : « langues et cultures de l’antiquité ») et s’organisent par semestre. Il y a donc deux EPI différents par an.
- Des élèves qui se préparent aux études supérieures
« Ce n’est pas un cours classique avec une leçon, puis des exercices, et un devoir final où l’on récite. Là, c’est pratique. On apprend… et on fait ! » souligne Gaëtan Michelier, en 3e. « On ne reste pas assis derrière un bureau, à écouter le professeur. On travaille en équipe », remarque Benjamin Peyrle, autre élève.
« Au début, je pensais que ça allait être compliqué. La mécanique, la programmation… Finalement, ça va. C’est progressif », confie Noa Gautier, en 3e. Pour Marie-Anaïs Hili : « On apprend quand même, d’une autre manière. »
- les élèves testent les robots.
Du côté des enseignants, ce n’était pas gagné d’avance. Samuel Schleuniger, professeur de maths, le reconnaît : « Au début, c’est beaucoup de travail. On part dans l’inconnu. » Et puis, finalement… « C’est intéressant. On travaille par projet, ce qu’on ne fait pas ou peu en cours classique. » C’est « stimulant »
Les EPI associent deux disciplines au minimum. C’est l’un des aspects qui a le plus dérangé les enseignants, habitués à enseigner, seuls.
Mais Samuel Schleuniger n’a pas eu trop de soucis à travailler avec des collègues et à décloisonner son cours. « J’anime déjà le club de robotique avec le prof de techno. Et avec le prof de physique, on a réalisé un projet commun. »
Pour Quentin Le Gall, professeur de technologie, c’est « stimulant » de travailler avec d’autres collègues. Il relève que « les élèves ne sont pas perturbés. Ils sont intéressés. Leur problème est de gérer le temps, sur un semestre. Ce n’est pas comme un travail écrit à rendre dans la semaine. » Surtout, « certains élèves, d’habitude en retrait, se révèlent débrouillards ».
Bilan positif donc. À la réserve près qu’il faut « des moyens matériels et humains », insistent les enseignants. Au brevet, les EPI seront évalués au cours d’un oral.
- Une promo prête pour le lycée et les études supérieures .